Quels sont mes
fondamentaux ?
De ma formation aux
Beaux-arts de Paris, en atelier de dessin et de lithographie, je garde
l’enthousiasme de travailler, d’expérimenter, d’apprendre, de douter et de
continuer, l’émulation de créer et de partager des projets, de rêver aux
sujets suivants, d’écouter, de discuter des conseils pour me forger un style
et affirmer ma personnalité, m’approprier une écriture, trouver un sens en
cohésion avec mes valeurs humaines et environnementales.
Le déclic sur le sens
profond à donner à mon travail artistique m’est venu en revenant
d’Angleterre où j’étais en échange Erasmus. L’école de Winchester située en
bordure de forêt m’a permis de découvrir plus profondément ma sensibilité
pour la nature. Comme l’atelier que je partageais était une serre
désaffectée, la proximité avec les végétaux était palpable et devint
nécessaire à mon équilibre créatif. Par manque de verdure dans mon quotidien
urbain parisien, j’en profitais à plein temps et à pleins poumons pour
expérimenter mes premières installations végétales concrétisant l’espace
existant entre les arbres. Le partage avec des étudiants sculpteurs m’offrit
la découverte de la cire d’abeille, résonnant avec mon intérêt pour les
techniques et les œuvres de Jasper Johns.
De retour aux Beaux-arts
de Paris pour préparer et passer mon diplôme, l’établissement était en
réfection. Des piles d’ardoises du toit jonchaient la cour principale avant
d’être jetées. Je saisis l’opportunité d’associer ce matériau minéral à la
cire animale. Je m’impliquais durant une année dans la mise au point d’une
technique de peinture à l’encaustique et de la découpe de l’ardoise friable.
Durant ce laps de temps je travaillais le sens et la symbolique des
matériaux récupérés en exprimant graphiquement mes idées d’espace et de
parcours pédestres dans la ville.
Fraîchement diplômé avec
les félicitations du jury, ma première exposition personnelle se concrétisa
par un contrat dans une galerie parisienne de Saint Germain des Près. J’eus
donc le pied à l’étrier du monde de l’art contemporain rapidement ce qui me
permit de m’impliquer professionnellement dans mon travail.
De rencontres en
expositions, d’échanges en collaborations régionaux, nationaux et
internationaux, j’ai au fil des ans élaboré mon univers créatif dans mon
atelier, travaillant librement des sujets découlant naturellement les uns
des autres, croisant mon environnement urbain avec mes séjours dans la
maison de famille entourée de bois et d’animaux, exploitant mes désirs de
nature avec les signes de la ville, cherchant dans la mythologie le rapport
à la terre, exprimant l’énergie des matières par le toucher, imaginant des
silhouettes se projetant dans la ville, conceptualisant par la poésie
graphique l’envolée de mots communiquant un message d’amour pour
l’environnement naturel, cherchant l’origine du monde végétal sous les pavés
des rues, suivant l’ombre portée des arbres, des boulevards pour atteindre
l’océan.
Ces fondamentaux, vers
quoi m’ont-ils mené?
Mes thèmes travaillés
plusieurs années de suite, se déclinent sous des titres génériques invitant
à observer plus intensément au delà de l’image proposée :
Trace :
je passe d’un pas à l’autre dans un espace protégé, symbolisé sur un
trottoir ou une marque sur le sol. J’exprime graphiquement mon ressenti.
Parcours :
je symbolise graphiquement le mouvement d’un endroit à l’autre où je suis,
où je vais.
Portes :
mon histoire, l’Histoire avec un H majuscule devant les portes des immeubles
parisiens où je ramasse un élément précurseur d’une composition artistique.
Retable :
les édifices aux portes les plus ouvertes contenant des images. Premières
structures composées d’éléments tactiles.
Mère nourricière :
retour aux sources par la silhouette animale présente dans la ville de façon
sous- jacente.
Carpe Diem :
au fil de l’eau, l’animal aquatique dans la jungle urbaine.
Matière première :
le végétal devient jeu tactile.
La vie est Cybèle :
le monde inventé de la déesse de la Terre.
Paris – Atlantique :
l’ombre végétale se transforme en cours d’eau jusqu’au delta de l’océan.
MAP :
le monde maritime associé à l’arbre totem.
Monamour :
les mots s’envolent, s’accrochent dans les branches, les filtres d’amour
agissent, le léopard de l’Amour revit,
Origine :
souvenir d’une nature sauvage dans la jungle urbaine.
Quand est-il
aujourd’hui ?
Ma technique picturale
particulière s’affirme toujours au fil des ans, ma palette s’augmente
d’autres éléments de récupérations et de matériaux naturels, protecteurs,
zinc, plomb, bois, papier, sable, marbre, caoutchouc…, le dessin sous-jacent
à mes compositions se découvre au jour, mon expression se décline sous
différentes formes, peinture, volumes, installations, photographies ayant
pour base l’expression animale – végétale, me permettant une passion et un
plaisir de créer.
Remplissant mon esprit de
signes pour être à ma place comme artiste du XXIème siècle
enraciné dans la Terre Mère, je partage avec mes contemporains ma prise de
conscience de la beauté, de la force et de la fragilité du monde.